affiche-spectacle

Création 2018/2019 de la Cie La Quarantaine Rugissante

L'homme qui ne savait pas qu'il était mort !

Ecrit et mis en scène par
Nouchka Ovtchinnikoff
Avec
David Weiss
René Hernandez
Nouchka Ovtchinnikoff

Du 4 mars au 16 mars 2019

Théâtre de l'Épée de Bois

Cartoucherie

Route du Champ de Manoeuvre
75012 Paris
Métro : Château de Vincennes

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"Au royaume de l'Entre-deux, juste avant la Fin, les limbes comme le liquide amniotique qui fait naitre a la Mort...
Deux âmes errantes, nos héros, s'étonnent de nager, se questionnent sur leur réalité et la nature de leur état;
ils semblent encore ignorer qu'ils sont morts.
Morts ? Survivants ? Pourquoi, où, comment ? En mal d'un autre monde ?
Visiteurs d'espace, ils se posent la question :
"A quand la prochaine existence ?"
Ressusciter ? Se réincarner ? Ou quoi ?
La mort pour mieux parler de la Vie.
L'Entre-deux, lieu d'avant la mort définitive, dans lequel se déplace un insolite Entremetteur...
rituel d'eau, vapeur fine des âmes, squelettes d'objets, pieds froids ...
Quant à Elle, ils vont la nommer, envoutante et sensuelle,
Elle ressemble au début d'une fin bien tentante cette mort là !
Visions mélangent les genres, texte, mouvement, chant, un gout pour l'humour.
Les personnages se recouvrent l'un l'autre, chacun exprime une facette, alimente un dialogue
qui pourrait être au fond un débat intérieur; héros les bras tendus comme pour mieux mesurer
l'intensité des chaleurs à venir et restituer l'authentique fragilité de nos vies.
Il y a le frottement du passé,
Il y a le déraillement du présent,
On pressent le frôlement d'un a venir,
Et finalement l'impression d'avoir rêvé !
Ecritures croisées, Théâtre, Chorégraphie, Voix."

Analyse de Patrice Pavis, professeur de théâtre à l'université de Paris VIII :

« Le spectacle m'a beaucoup plu, à la fois pour l'histoire racontée, le choix des mots, l'interprétation-danse des acteurs et la mise en scène/Chorégraphie.
C'est une réusssite pour l'évocation des deux 'pendus' en survie, car encore bien "attachés à la vie", passant à la mort; et la figure de Miss Mort, sorte de fonctionnaire (des archives) de la mort et Méphistophélès en même temps.
J'ai compris ainsi la fable: deux pécheurs au seuil de la mort ou juste après leur mort qui reviennent sur leur vie. Ils sont aussi le double l'un de l'autre. La mort en noir les attend. La phrase finale : On y va oui" (allons-y, fin de Godot, je crois)
Plastiquement , c'est une réussite: le tapis rouge; la fluidité des déplacements grâce à la corde utilisée de toutes les manières possibles: ils glissent; au début ils sont dans un élément aquatique, amiotique presque. Il n'y a pas une véritable interaction dramaturgique entre eux, ils sont un, ils sont l'être humain.
La différence de leur gestuelle aquatique ou aérienne contraste bien avec la gestuelle féminine, animale de Miss Mort.
Grâce à la bande-son de l'eau qui coule ou s'égoutte, ainsi que les courts extraits classiques très beaux, grâce aux variations lumineuses, une atmosphère très forte est créée . Elle n'est pas mise en péril par un texte trop abondant ni trop réaliste, mais dans le même ton poétique, (je pensais beaucoup au Faust de Goethe et au film de Murnau).
En résumé, la mise en scène sert très bien la fable poétique: beaucoup est dit par des images et les mouvements, par la fluidité du jeu et du je des personnages qui ne sont déjà plus parmi nous.
Dans le texte, on trouve des jeux de mots ou expressions à double sens; ex: "jamais été situé" Ou : "si tué"
Ex. c'est ça la cène OU scène Ou ascèse. C'est en ce sens que je parle d'une fusion entre fable(récit)/ image gestuelle/ musique et son/ poésie jamais explicite du texte. Une fusion très réussie.
L'inconscient, les souvenirs du spectateur travaillent beaucoup. L'attention flottante (sans jeu de mots!) est constamment sollicitée.
Une très belle réussite. »